Rade amèreAu bout du bout. Que fait-on quand on est à bout, que l'on a plus grand chose à perdre, à l'extrémité ouest de la France avec l'océan pour seul horizon ?

On prend la mer, quelque soit les moyens, quelque soit l'issue du voyage. C'est ce que font Caroff et Jos, deux marins, l'un sans bateau, l'autre à la recherche de nouveaux débouchés pour gagner sa vie avec lui. Chacun fera des rencontres, tantôt bonnes, tantôt dramatiques. Brest et sa rade en marqueront le périmètre, avec quelques poussées un peu plus au large, vers l'ile de Sein ou les grands couloirs maritimes de la Manche.

Ronan GOUEZEC nous fait respirer les embruns iodés de l'Atlantique,mais aussi les senteurs moins agréables des ports et de leurs bistrots. Mais Brest n'est pas coupée du monde : elle n'échappe pas à la pauvreté, à la drogue, aux zones abandonnées. La délinquance, petite ou grande, s'y exprime aussi bien sur terre que sur mer. Rade amère rapporte parfaitement cette ambiance. Malgré quelques écueils  comme une fin un peu rapide et une exploitation poussée des majuscules, Rade amère accroche jusqu'à la fin. Elle trouve facilement sa place parmi les romans des amoureux de la mer.

Notice de l'éditeur

Comment un homme en vient-il à entrer dans une affaire criminelle qui le mène droit dans le gouffre ? Contre son instinct, contre sa volonté, parce qu’il se dit que c’est peut-être une manière de s’en sortir. Cet homme, c’est Caroff. Depuis des mois il dérive dans la ville de Brest, sans bateau, sans métier, sans avenir. Ceux qui le connaissaient ne veulent plus entendre parler de lui. Parce que par folie, par imprudence, il a perdu par gros temps la vie d’un matelot de seize ans. Mais il a une femme, une Marie qui croit encore en lui, et tous les deux, dans cette passe d’adversité, ils se débattent, recroquevillés autour de leur fille, ce petit miracle qui les a maintenus à flot, malgré tout ce qui manque dans leur mobil-home posé sur un terrain vague. Et ce bonheur-là, pensent-ils, personne ne peut le leur enlever.
Alors Caroff la prend, cette vilaine tangente, sans imaginer que sur cette trajectoire-là il va croiser d’autres gamins, risquer d’autres vies, rencontrer un type comme Jos Brieuc, avec lequel il n’aurait rien dû avoir à partager.
Dans un premier roman intensément maritime, éclairé par les cardinales, les balises rouges et vertes des chenaux, les feux de route des navires, Ronan Gouézec affronte des douleurs d’homme, des combats de père, les deuils impensables qu’il faut vivre. Et nous emporte dans la grande houle d’un océan sans pardon.