Le syndrome ETous les codes du thriller sont respectés. Autour de l’œil, organe éminemment sujet à toutes les angoisses et à tous les fantasmes (Bunuel quand tu nous tiens), Franck Thilliez a bâti un roman complexe aux multiples facettes. De Notre-Dame de Gravenchon au Caire les découvertes de cadavres se succèdent, présentant tous des mutilations semblables. Crash films, images subliminales, hystéries collectives ponctuent à leur manière le récit.  Et c'est à Franck Sharko, commissaire schizophrène accompagné de Lucie Henebelle, inspectrice angoissée, de démêler tout ça.

Le syndrome E ne déçoit pas les fidèles du genre. L'intrigue est bien menée, haletante, sans temps mort.  Comme dans de nombreux thrillers, la base sur laquelle s'appuie le roman est hélas bien documentée, ce qui ajoute une touche supplémentaire à l'horreur. Quelques ficelles un peu grossières, que nous ne dévoilerons pas pour conserver le suspense, s'infiltrent ça et là sans altérer heureusement la lecture. La seule véritable entorse significative à la crédibilité de l'histoire réside dans le bon fonctionnement du RER B, qui transporte régulièrement sans encombres ni retard notre commissaire de Bourg-la-Reine à Paris ! *

Notice de l'éditeur :

Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle...
Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses deux adorables jumelles.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié...
Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie.
Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier.
Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années cinquante, les deux nouveaux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire.
Car aujourd'hui, ceux qui ne connaissent pas le syndrome E, ne savent pas encore de quoi ils sont capables…

* Peut-être un signe de reconnaissance de la part de l'auteur à la SNCF, dont la maison d'édition Rail Noir - La Vie du Rail a publié son premier roman : Train d'enfer pour Ange rouge