Selon la quatrième de couverture le roman se déroule dans un hameau breton. Il pourrait se situer dans la plupart de nos campagnes.
Si l'auteure n'était pas fille d'agriculteurs, Les saules aurait probablement été taxé de caricatural pour sa description de la vie de ce bourg rural. Il nous montre le quotidien dans ce village qui se désertifie peu à peu, fracturé entre les petits paysans endettés survivant dans le plus grand dénouement, les paysans qui ont "réussi", à savoir ceux qui achètent toutes les terres et enfin les notables, les bourgeois. Parmi ces derniers figure le pharmacien, qui a contre lui d'une part de n'être pas natif du pays et d'autre part, avec ses grands airs, de se préoccuper d'écologie.
Alors quand tout ce petit monde se trouve violemment confronté à une terrible tragédie, ici le meurtre d'une jeune fille un peu trop "libre", les langues doivent se délier devant la ténacité des gendarmes tout en préservant au maximum leurs petits secrets.
Les saules, c'est aussi et surtout la vie vue par les yeux d'une fillette que les gens du coin qualifierait d'un peu nigaude. Elle est au mieux ignorée, au pire moquée et harcelée. Elle parle peu mais possède une qualité : elle ne sait pas mentir.
On aborde la lecture de ce roman avec un doute, estimant que l'auteure en fait un peu trop dans les dialogues et les réactions de ces villageois. Puis on se rappelle que oui, dans les années 1970-1980 des maisons possédaient encore un sol en terre battue ; que l'eau courante provenait directement de la source émergeant un peu plus haut sur la colline...
Notice de l'éditeur
Aussi âpre que bouleversante, une histoire de liberté et de meurtre, de silence et d'amitié, au cœur d'un hameau breton.
Allongée au bord de la rivière, cachée par les saules pleureurs, Marie, dix-sept ans, semble paisible, endormie, ce que démentent les marques sombres sur son cou. Sa mort brutale ébranle toute la communauté, et surtout Marguerite, une petite fille solitaire que tous croient simple d'esprit. Ses parents, peu enclins à manifester leur affection, travaillent leur terre du matin au soir. Livrée à elle-même, maltraitée à l'école, elle aime se réfugier au bord de la rivière, où elle se sent en sécurité sous les saules. Cette nuit-là, elle a vu quelque chose. Elle voudrait bien aider Marie, la seule qui était gentille avec elle. Mais voilà, Marguerite ne parle pas, ou presque jamais. Mutique derrière sa chevelure sale et emmêlée, elle observe l'agitation des adultes qui, gendarmes ou habitants, mènent l'enquête. Mais comment discerner la vérité parmi les rumeurs, les rivalités familiales et les rancœurs tissées de longue date ?