Paysages trompeursDe son écriture soignée, Marc DUGAIN nous offre un pur récit d'espionnage. Plus que de l'action, ce sont les dessous de ce métier si particulier qui font le sel de ce roman.

Dans cet univers parallèle insoupçonnable aux yeux du citoyen lambda, la manipulation s'avère une arme redoutable. La personne manipulée ne s'en rend pas forcément compte, ou bien trop tard. Elle se trouve alors prise dans un piège dans lequel elle ne pourra que difficilement s'en extraire, voire jamais.

L'autre volet du livre se classerait entre la philosophie et la politique autour de la thèse de Max Weber sur le fait que "l'Etat a le monopole de la violence légitime", et donc par extension chaque soldat. Aussi pour ce dernier où se trouve la limite entre légitimité et illégitimité quand il refuse de tuer ? Doit-il écouter sa conscience ou en faire abstraction ?

Au delà de toutes ces questions Paysages trompeurs conte une aventure trépidante où la violence, l'amour et l'amitié ont toute leur place. Une belle approche de l'espionnage dans cette catégorie de roman, entre Ian FLEMING et John LE CARRE.

Notice de l'éditeur

Un agent du renseignement disparaît après une opération catastrophique de récupération d’otages en Somalie. Deux journalistes d’investigation meurent accidentellement alors qu’ils enquêtaient sur l’assassinat d’un couple de touristes dans l’Atlas marocain. À la croisée des deux affaires, l’agent, devenu clandestin, s’associe à un producteur de documentaires utilisé par les services français et à une psychologue d’origine israélienne pour braquer des fonds colossaux circulant entre des narcotrafiquants d’Amérique latine et des Pasdaran iraniens. À quoi l’argent de ce hold-up est-il destiné ? La question, au cœur de l’intrigue, se double d’une réflexion sur le rôle de la manipulation dans cet univers parallèle qu’est le monde cloisonné du renseignement. De Paris à la Somalie, de l’Afrique à l’Islande et, pour finir, au Groenland, les trois protagonistes triomphent de maints obstacles, dont le moindre n’est pas la trahison, avant de confronter le lecteur à un dénouement qui fait la part belle au facteur humain.