Sabotage Perez ReverteArturo PEREZ-REVERTE avait promis une suite des aventures de Lorenzo Falco. En voici une nouvelle avec Sabotage. Falco oeuvre toujours pour les fascistes espagnols - et pour lui-même - et se voit chargé cette fois-ci d'une double mission sur le territoire français, refuge des républicains et de leurs soutiens.

Comme à l'accoutumée, l'auteur inscrit son roman dans le contexte historique de l'époque. En Espagne la guerre civile fait rage et dans un Paris où un semblant de superficialité domine les grandes manoeuvres s'entrechoquent. Franquistes, groupes d'extrême-droite français comme La Cagoule, intellectuels sympathisants du Parti communiste français, espions russes envoyés par Staline exportent leurs règlements de compte dans la capitale. Pour s'ancrer dans cette époque quelques personnages réels s'immiscent dans le roman, le plus connu étant Picasso et le plus obscur étant l'amiral Wilhelm Canonis, chef des services de renseignement de l'armée allemande, l'Abwehr. L'atmosphère parisienne n'est pas oubliée avec ses cabarets à la mode et ses terrasses de café du quartier latin, où entre deux cocktails on disserte sur les dernières nouvelles du front, les procès de Moscou et la préparation de l'Exposition Universelle.

C'est dans cette ambiance que Falco, l'héros-espion caricatural, navigue, apportant sa dose d'insouciance et d'autodérision et permettant au lecteur de suivre ses exploits au premier et au second degré.

Un peu à la manière d'un Philip KERR avec son Bernie Gunther, Arturo PEREZ-REVERTE offre sur un mode léger et humoristique une approche de l'histoire, encore récente, originale et bienvenue.

Notice de l'éditeur

SabotajeEn mai 1937, Paris se prépare à l’inauguration de l’Exposition universelle où l’Espagne doit être représentée par le gouvernement républicain en exil. Falcó, de retour de Tanger, est chargé par l’Amiral d’une double mission : empêcher à tout prix qu’y figure Guernica, le tableau que Picasso est en train d’achever dans son atelier de la rue des Grands-Augustins, et faire passer de vie à trépas un des amis du peintre, écrivain et journaliste de renom, aviateur et héros de la guerre civile espagnole. Une mission délicate et pleine de rebondissements dans un Paris où se croisent artistes, intellectuels, marchands d’art à la solde de Hitler, réfugiés espagnols, cagoulards, musiciens et chanteurs de cabaret. Rompu aux situations extrêmes, Falcó doit cette fois-ci faire face à un monde où la lutte des idées prétend se substituer à l’action.
Arturo Pérez-Reverte excelle dans la reconstitution de ce Paris des années 30 et de ses lieux mythiques. Sous des noms fictifs se cachent écrivains et personnalités célèbres et souvent hauts en couleurs (André Malraux, Ernest Hemingway, Marlene Dietrich et Peggy Guggenheim). Dans ce dernier volet tant attendu de la trilogie des Falcó, le suspense – garanti jusqu’à la dernière page – se teinte d’un humour savoureux, et la rencontre entre Picasso et Falcó marquera sans aucun doute les esprits.