S'ils n'étaient pas si fous

S'ils n'étaient pas si fousS'il n'étaient pas si fous fait partie de ces polars militants, non pas pour une politique, mais pour une cause : la prise en compte des maladies mentales dans les enquêtes policières et plus largement, dans notre société.

C'est donc sans surprise qu'il contient quelques longueurs. L'auteur consacre plusieurs paragraphes sur les ressentis des schizophrènes, leurs rapports avec leur entourage, les soins apportés aux malades, l'organisation des structures médicales et sociales.

Une autre particularité du roman est sa localisation. Dans le polar, il est rare que l'action se déroule dans les banlieues huppées de la région parisienne, peu connues pour leur taux de délinquance. Si des villes comme Saint-Germain-en-Laye ou Chambourcy sont moins confrontées à la misère et à la criminalité que celles de Seine-Saint-Denis, elles n'échappent pas malgré tout aux petits et grands trafics, peut-être un peu trop rapidement attribués aux seuls résidents des quelques rares barres HLM implantées sur leur territoire.

C'est une autre vision de l'appareil policier et judiciaire qui est ici montrée (à noter que l'auteure fait partie de la police scientifique). Ce dernier point explique ses prises de positions sur le fonctionnement de ces administrations et les explications qu'elle fournie sur les dérapages survenant parfois des fonctionnaires sur le terrain. S'il n'étaient pas si fous est écrit avec sensibilité, donnant même une belle place à la poésie. Ces éléments en font un polar qui se distingue des autres par son originalité, sans convaincre complètement cependant, l'approche médicale prenant le pas sur le rythme et l'intrigue policière.

Notice de l'éditeur

Que fait la police lorsqu’une femme est tuée d’un coup de feu dans la nuit et que sa fille unique, atteinte de schizophrénie, s’accuse du crime mais décrit une scène incompatible avec les éléments recueillis par les enquêteurs ?
Dans une banlieue parisienne un peu triste mais plutôt tranquille, un flic expérimenté, Ludovic Marchand-Thierry, dirige à partir de faits ténus mais têtus une enquête où l’objectivité et le métier forcent la vérité. Là où les gens se croisent sans se connaître, lui va entrer dans des vies, remonter le fil des histoires jusqu’au point où un assassin appuie sur la détente. Dans cette partition complexe, où il faut parfois toute la compétence et le doigté d’un policier pour obtenir des indices décisifs, Alice Yekavian, ingénieure de la police scientifique, saura, elle, faire parler les armes. Et le hasard.
Dans ce troisième et passionnant roman de Claire Raphaël, au plus près de la réalité du travail policier, le lecteur entre dans ce temps particulier où la folie brise toutes les apparences, la mort toutes les évidences.