Un peu tard dans la saison

Le lien avec le monde du polar est tenu dans "Un peu tard pour la saison". Il s'exprime juste par l'intervention de quelques acteurs des services secrets français. "Un peu tard dans la saison" s'aventure plus sur les terres de l'anticipation, de la dystopie.

Pour échapper à une société de plus en plus totalitaire, les formes traditionnelles de lutte : pétitions, grèves, révoltes, révolutions, ont montré leur impuissance. Un nouveau type de mouvement, individuel à l'origine mais qui croitra de manière exponentielle jusqu'à devenir collectif va émerger : la rupture sociale. Du jour au lendemain, l'individu disparaît en laissant derrière lui conjoint, enfants, travail, amis, sans explications et quelque soit sa position dans la société.

Comment lutter contre ce phénomène, frappant aussi bien l'ouvrier que le ministre ?

Avec poésie et nombre de références (Baudelaire notamment), Jérôme LEROY dépeint la vague montante de cet abandon de plus en plus massif, ayant par certains aspects anticipé des réactions provoquées quelques années plus tard par la crise sanitaire du COVID-19 avec un engouement vers le retour aux sources, vers une migration villes-campagnes et le repli sur soi. Ce n'est donc pas par hasard qu'ici les lieux privilégiés se trouvent loin des routes les plus empruntées : Eymoutiers dans la Haute-Vienne, Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier ou Argenton- sur-Creuse dans l'Indre.

Jérôme LEROY signe un nouveau volet de ce qui nous attend peut-être demain, avec un pessimisme affirmé. Après Le Bloc avec sa société fascisante, c'est le spectre d'une civilisation qui s'achève dans la fuite et l'indifférence.

Si vous passez par Argenton- sur-Creuse ou Saint-Pourçain-sur-Sioule et sans vouloir leur faire de la publicité, jetez un coup d'oeil respectivement à l'hôtel Beauséjour et à l'Hôtel du Chêne vert, ils sont toujours là. Vous y verrez peut-être les premières victimes de l'Eclipse.

Notice de l'éditeur

Aux alentours de 2015, un phénomène inexpliqué s’empare de la société et affole le pouvoir. On l’appelle l’Éclipse. Des milliers de personnes, du ministre à l’infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner, de disparaître. Guillaume Trimbert, écrivain fatigué, est-il l’instigateur de cette Éclipse, alors que la France et l’Europe, entre terrorisme et révolte sociale, sombrent dans le chaos ? C’est ce que pense Agnès Delvaux, jeune capitaine des services secrets. Mais est-ce seulement pour cette raison
qu’elle espionne ainsi Trimbert, jusqu’au cœur de son intimité, en désobéissant à ses chefs ? Ou poursuit-elle une vengeance plus personnelle ?