Si Marli ROODE ne nous surprend pas, c'est en donnant de l'Afrique du Sud l'image d'un pays qui ne s'est pas affranchi de la violence. Elle est partout, aussi bien dans les townships que dans les quartiers résidentiels. Elle perdure, même après la fin de l'Apartheid. Elle va de pair avec la douleur, immense et omniprésente.
Et où elle me surprend, c'est dans la construction de son roman. Il prend la forme d'un long roadtrip composé d'un huis clos assez théâtral entre une fille et son père que presque tout oppose dans sa première partie, puis d'une accélération de l'action avec l'arrivée de nouveaux personnages dans sa seconde.
Ambitieux et courageux, Je l'ai appelée chien s'apparente à ces livres aux lectures multiples. Roman noir pour certains (qui laisse un peu sur sa faim), quête philosophique pour d'autres (jusqu'où sommes nous innocents face à une situation ?), essai psychologique (les rapports complexes entre la fille et le père retrouvé). Pour complétement l'apprécier il faudrait également s'imprégner de l'histoire et de la culture sud-africaine.
Ce n'est qu'à la fin, dans sa table des matières et ses notes explicatives que Marli ROODE nous livre quelques clés. Elles se nomment entre autres NIETZSCHE et Breyten BREYTENBACH.
Un livre à relire peut-être plus tard pour mieux l'apprécier, après avoir un minimum révisé ou découvert ces auteurs, et après avoir contemplé quelques photos de ce grand photographe sud-africain qu'est David GOLDBLATT.
Notice de l'éditeur
Jo Hartslief est une jeune photographe sud-africaine installée à Londres. Elle a coupé les ponts avec son père, un raciste réactionnaire et nostalgique de l’apartheid. Elle revient dans son pays d’origine afin de couvrir les émeutes qui ont éclaté dans un township de Johannesburg. C’est alors que Nico, son père qu’elle n’a pas revu depuis longtemps, lui lance un appel au secours : il est en fuite et a besoin qu’elle l’aide à prouver son innocence dans une affaire de meurtre : des années auparavant, au temps de l’apartheid, un Noir enlevé par les forces gouvernementales avait été tué dans d’horribles circonstances. Nico, qui a déjà un casier judiciaire, a-t-il participé à ce forfait ?
Jo a beau se dire qu’elle devrait refuser, les liens du sang sont les plus forts (ou sa motivation est-elle autre ?) Elle accepte de revoir son père et de monter dans sa voiture pour une équipée à travers le bush qui va prendre la tournure d’un affrontement...