La guerre est une ruse

Le tir Beryl : à part pour quelques initiés, historiens et pour certains algériens de la vieille génération ce nom n'évoquera pas grand chose. Ce tir essai d'une bombe atomique française débouchant sur un accident nucléaire fut réalisé en 1962 dans un lieu, pas assez reculé, au coeur du Sahara. C'est par lui que débute ce livre, et d'une certaine façon c'est dans ce site que naquirent les fondements de l'islamisme radical algérien, si tant est que ce terme de radical soit approprié.

Dès qu'il s'agit de l'histoire de l'Algérie contemporaine, la France n'est jamais très loin...

Tedj Benlazar, lieutenant de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) d'origine franco-algérienne assure la liaison entre les services secrets français et leurs homologues algériens, la DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité). Il se trouve au centre des évènements qui déboucheront sur la guerre civile algérienne qui durera une dizaine d'années avec un nombre de morts estimé entre 60 000 et 200 000. C'est au travers de son regard, donc vu de l'intérieur de la DGSE que nous assistons à la naissance de ce conflit, peu médiatisé en France tout du moins jusqu'à son exportation sur notre territoire avec le terrible attentat de la station Saint-Michel à Paris en 1995.

Frédéric PAULIN assume son parti pris dans ce roman d'espionnage s'appuyant sur des faits et des personnages réels. Il dévoile les jeux de pouvoirs, les activations des réseaux, les infiltrations et autres manipulations à grande échelle qui sous-tendent ce conflit. Il montre également l'isolement des agents français déployés sur le terrain et l'aveuglement, volontaire ou non, de leurs chefs.

Le premier tome de cette trilogie s'attache particulièrement à la période 1992-1995. Une fois achevé la seule envie est d'ouvrir le suivant : Les prémices de la chute.

Notice de l'éditeur

Algérie, 1992. Après l’annulation des élections remportées par le Front islamique du salut, une poignée de généraux, les « janviéristes », ont pris le pouvoir. L’état d’urgence est déclaré, les islamistes pourchassés ont pris les armes. Le pays sombre dans une violence sans précédent…
Tedj Benlazar, agent de la DGSE, suit de près les agissements du tout-puissant Département du renseignement militaire, le sinistre DRS qui tire toutes sortes de ficelles dans l’ombre. Alors qu’il assiste à l’interrogatoire musclé d’un terroriste, Tedj apprend l’existence de camps de concentration où les islamistes seraient parqués dans des conditions inhumaines. En fouinant plus avant, il met au jour des liens contre-nature entre le DRS et les combattants du GIA. Quel jeu jouent donc les services secrets avec les terroristes ? Les massacres quotidiens sont-ils l’oeuvre des uns ou des autres ? Ou d’une instrumentalisation diabolique des seconds par les premiers ? Benlazar acquiert la certitude que les généraux sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Et la dernière phase de leur plan va commencer : exporter le chaos par-delà la Méditerranée, pour forcer la France à soutenir leur croisade anti-terroriste. Tedj parviendra‑t‑il à réunir assez de preuves pour convaincre sa hiérarchie avant que l’horreur ne s’invite à Paris ?