La république des faibles

La république des faibles

Bienvenue dans la police de 1898. En plein coeur de l'affaire Dreyfus, du "J'accuse" d'Emile Zola, elle n'échappe aux confrontations idéologiques et physiques. Avec un penchant prononcé quand même vers l'extrême droite, du côté des ligues anti-dreyfusardes et forcément antisémites. En cette période, la haine contre l'Allemagne n'a pas non plus faibli. Les séquelles de la défaite de 1870-1871 sont toujours dans les esprits.

C'est dans ce contexte que doit enquêter la brigade criminelle de Lyon sur des disparitions et des meurtres d'enfants. Ils touchent des enfants issus des quartiers les plus pauvres de la ville, où chaque famille se bat quotidiennement pour survivre.

Ce premier roman de Gwenaël BULTEAU s'inscrit dans la tradition des romans policiers sociaux et historiques. Ici, l'intrigue ne peut se dissocier du climat de l'époque, hélas par bien des côtés toujours d'actualité aujourd'hui. Heureusement des avancés ont été faites, notamment dans les conditions de vie des enfants, premières victimes avec les femmes à la fin du 19ème siècle de la misère touchant les classes en bas de l'échelle sociale.

Mais La république des faibles n'a pas pour objectif ni de donner une leçon d'histoire, ni de faire sombrer le lecteur dans le pathos. Malgré les soubresauts politiques de cette période qui vont perturber fréquemment l'avancée de l'enquête, celle-ci avancera grâce à la persévérance de quelques flics intègres, des Incorruptibles avant l'heure.

Notice de l'éditeur

Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d’un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l’enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. S’élèvent les voix d’un nationalisme déchainé, d’un antisémitisme exacerbé par l’affaire Dreyfus et d’un socialisme naissant. Dans le bruissement confus de cette fin de siècle, il faudra à la police pénétrer dans l’intimité de ces ouvriers et petits commerçants, entendre la voix de leurs femmes et de leurs enfants pour révéler les failles de cette république qui clame pourtant qu’elle est là pour défendre les faibles.
Avec ce premier polar historique, Gwenaël Bulteau, d’une plume aussi poétique que vibrante, nous fait entendre la clameur d’un monde où la justice peine à imposer ses règles, au détour d’une enquête qui fera tomber les masques un à un.