Les hommes de proie

Les hommes de proieS'il n'a pas la puissance d'Une bête aussi féroce, Les hommes de proie fait quand même partie de ces quelques rares livres qui vous font rater votre arrêt d'autobus.

Edward Bunker n'a pas son pareil pour décrire le quotidien des détenus des prisons américaines, ceux, paumés, issus pour la plupart de l'Assistance Publique et n'ayant connu dans leur enfance que foyers et maisons de correction.

Dans Les hommes de proie, comme dans sa trilogie *, ils vivent dans Le Crime, univers parallèle avec sa morale particulière, pas toujours très éloignée de celle de la société "normale", une part d'hypocrisie en moins. Ils ne le quittent que dans la mort, qu'elle soit violente ou lente, la première étant préférable à la seconde, synonyme de pourrissement au fond d'une prison sans espoir de sortie, dès le 3ème crime commis, quel qu'en soit sa gravité.

On sort rarement d'un roman de Bunker indemne. Celui-ci ne fait pas exception.

* Aucune bête aussi féroce, La Bête contre les murs, La Bête au ventre

Sur The Three Strikes Law en Californie :

The Three Strikes Law ou la loi des trois coups est une loi prévoyant un ensemble de peines plancher en cas de récidive après une première condamnation et de seconde récidive, quelque soit le crime ou le délit commis : meurtre ou vol à l'étalage. La 3ème peine ne peut être inférieure à 25 ans et peut aller jusqu'à la perpétuité, sans espoir de liberté conditionnelle.
La Three Strike Law a été votée en Californie en 1994 après les émeutes de Los Angeles et l'assassinat d'une fillette de 12 ans et d'une jeune fille de 18 ans. Son principe a été repris depuis dans de nombreux états.
Son application a conduit à une explosion du nombre de détenus, parfois condamnés à plus de 25 ans de prison juste pour le vol d'une pizza, de pièces dans un distributeur ou la détention d'une dose de drogue.
En novembre 2012, la Californie a assoupli cette loi, en y excluant les délits non graves et non violents. Pour répondre aux protestations ou par mesure d'économie ? Cette question n'est pas tranchée. Selon le Los Angeles Times, cité dans le journal Courrier International du 06/11/2012, les 137 000  détenus californiens (pour une population de 36 millions d'habitants) auraient coûté à la collectivité plus de 9 milliards de dollars.

Notice de l'éditeur

Dog eat dog - Edward BunkerTroy, Diesel et Mad Dog, anciens taulards qui ont fait leurs classes ensemble, de la maison de correction au pénitencier de San Quentin, décident de renouer avec le crime. Troy a l'idée de s'attaquer aux gangsters et aux trafiquants de drogue en partant du principe que des hors-la-loi n'iront jamais mêler la police à leurs affaires.