Bleu de Prusse

Il n'est jamais bon d'avoir une trop bonne réputation. Cela fait d'une part des envieux, et d'autre part, quand vous vivez au coeur de l'Allemagne nazie, cela fait de vous un parfait pion à manipuler. Un pion. Tel est le dur sort de notre Bernie Gunther qui, avec ses galons d'enquêteur efficace et intègre - ou presque - se retrouve parachuté ni plus ni moins dans l'antre d'Hitler, dans son Berghof de Berchtesgaden.

Même après la guerre, cette réputation lui colle toujours à la peau. Ses anciens collègues se sont recyclés et officient dorénavant pour la STASI, les terribles services secrets est-allemands. Et quand une mission très délicate est à entreprendre, à qui pensent-ils ? A Bernie forcément. Le retrouver malgré sa nouvelle identité, son nouveau métier et son nouveau pays d'adoption est un jeu d'enfant. Rien ni personne n'échappent à la STASI.

Avec Bleu de Prusse, Philip KERR a réussi le pari de nous faire parcourir le temps, sautant de 1939 à 1956. Il nous fait également voyager de Nice à Berlin en passant par Freyming-Merlebach et Munich et voyager à travers l'Histoire en côtoyant les tristement célèbres personnages de ces époques. Comme à son habitude, les références sont nombreuses, la documentation réunie préalablement à l'écriture est incontestablement fouillée pour projeter le lecteur dans l'environnement le plus réaliste possible. Heureusement, même au contact des plus abjects individus comme Martin Bormann ou Erick Mielke notre héros ne perd jamais son humour et ses réflexions cyniques pour le plus grand bonheur du lecteur.

Mais ne nous réjouissons pas trop vite du regard acéré de l'auteur sur l'Allemagne. Bernie n'épargne pas une seconde la France, ses habitants et ses automobiles. Qu'est-ce qu'un tas de rouille qui manque de puissance ? Une Citroën Traction 11 chevaux bien sûr !

Notice de l'éditeur

Prussian Blue Philip Kerr

À peine remis des émotions des Pièges de l’exil, Bernie Gunther doit s’enfuir pour sauver sa peau : le marché que lui impose Erich Mielke, numéro deux de la Stasi, est inacceptable. Du cap Ferrat à Sarrebrück, sa cavale héroïque sera semée d’embuches.

Parallèlement, selon une de ces constructions virtuoses dont il a le secret, Philip Kerr nous emmène à Berchtesgaden, où Hitler est attendu pour son cinquantième anniversaire. Quand un ingénieur est assassiné sur la terrasse du Berghof, le nid d’aigle du Führer, c’est la panique : jamais au grand jamais ce sacrilège ne doit être rendu public.
Sommé par le général Heydrich de découvrir, et dans la plus absolue discrétion, le coupable, Bernie Gunther ne dispose que d’une semaine pour réussir. Or personne ne semble disposé à l’aider : Martin Bormann règne en tyran à Berchtesgaden – du moins tant que le tyran suprême n’est pas là – et s’y livre à maints trafics lucratifs alimentés par un réseau bien organisé. Et parmi les proches de Hitler en Bavière nombreux sont ceux qui ont des choses à cacher : ils feront tout pour que l’enquête échoue. Plus Gunther approchera de la vérité, plus sa vie sera menacée.