Des vivants, on n'en trouve plus beaucoup à la fin. Que ce soit à coups de feu, de crosse ou de poing rester entier relève de l'exploit quand on croise le chemin de prisonniers récemment libérés adeptes de la Fraternité aryenne. Inutile de dire qu'ils sont en plus prêts à tout pour récupérer un magot qui leur permettrait de rattraper le temps perdu derrière les barreaux.
Braquages, trahisons, haines et poursuites s'enchainent et s'entremêlent sans temps mort. Le tout arrosé de whisky, de bières et de drogues. Au milieu de ce fatras émerge quelques signes d'humanité, quelques sentiments qui ressemblent à l'amour mais qui peinent à éclore. Le sang et les larmes reprennent vite le dessus.
Dernier appel pour les vivants ne laisse qu'une once d'espoir aux rescapés, à ceux qui parviennent à échapper aux deux figures violentes et complexes qui constituent la colonne vertébrale du roman : Hicklin et Le Prédicateur.
Dernier appel pour les vivants se place dans le haut de gamme de ce genre si particulier du polar américain, celui qui reprend les codes les plus sombres de la Série noire. La règle est simple : un braquage, un otage, une cavale avec pour décor une région perdue de l'Amérique profonde. Et ça marche, grâce à la consistance des personnages et à leur lucidité qui se développe au fur et à mesure du récit qui va vers une issue inévitable.
Ici plus qu'ailleurs les quelques lignes d'introduction donnent le ton : "Pour Papa, qui m'a appris les règles... et comment les contourner. Et Maman, pour avoir toujours cru", ainsi que "Je suis un taulard raté. J'ai rien à perdre".
Notice de l'éditeur
Pour Hobe Hicklin, ce ne devait être qu’un casse de plus, histoire de se refaire à sa sortie de prison. Sauf que l’ancien taulard a un peu perdu la main. Il commet deux erreurs : d’abord, prendre en otage le jeune guichetier, Charlie Colquitt ; et ensuite essayer de doubler les membres de la Fraternité aryenne avec lesquels il devait faire le braquage. Voici donc Hicklin, flanqué d’un témoin encombrant et traqué par ses “amis” d’autrefois, contraint de fuir et d’aller se terrer dans les montagnes du nord de la Géorgie, tandis que le shérif local Tommy Lang se lance aussi à ses trousses.