les compromis

Manifestement être assistant d'un député européen n'est pas une sinécure. Dans Les compromis la politique tue aux sens propre comme au sens figuré. Les institutions européennes ne présentent un cadre aseptisé qu'en apparence. Derrière les cloisons du Parlement c'est foire d'empoigne, engueulades, crispations, petites et grandes manoeuvres. Au bout : un texte voté, une récolte de points pour se hisser dans la hiérarchie de son groupe et dans celle du Parlement, pour approcher un peu plus du Pouvoir.

Ici les meurtres ne sont qu'un prétexte pour s'immerger dans le fonctionnement de L'Europe, au sein de ses palais que sont les sièges de Bruxelles et de Strasbourg. Comment devient-on député européen ? Quel parcours doit-on suivre pour faire carrière en politique ? Jusqu'à quel niveau de compromission peut-on accepter d'aller pour faire avancer, dans le concret, ses idées ? Lobbies, juristes, tacticiens et lenteurs des prises de décisions constituent les freins de chaque initiative. En face, seuls la patience, l'opiniatreté et l'importance du réseau de relations servent d'armes. Dans Les compromis, l'enquête la plus développée n'est pas l'enquête policière mais celle suivant le parcours d'un dossier comme celui du Dieselgate, de sa gestation à son aboutissement, à savoir le vote d'une Directive.

Il y a plusieurs niveaux de lecture pour Les compromis. Celui, classique, du suivi de l'histoire du jeune assistant un peu naïf débarquant à Bruxelles dans un monde qu'il était loin d'imaginer. Un autre, plus pédagogique, décortiquant les rouages obscurs de cette institution : Parlement d'un coté, Commission européenne de l'autre. Et enfin un troisième plus politique essayant de recenser les aspects positifs et négatifs de cet ensemble. Les auteurs s'engagent dans chacune de ces voies en évitant de prendre parti. On reste dans le compromis jusqu'au bout, ce qui n'empêche pas d'apprécier la lecture de l'ouvrage.

Notice de l'éditeur

Bruxelles, été 2016. L’Europe est en plein marasme. Aux crises à répétition vient de s’ajouter le scandale des moteurs diesel truqués. C’est Sandrine Berger, une eurodéputée verte française, qui décroche ce dossier clé. Alors qu’elle était sur le point de proposer une réforme draconienne de la réglementation européenne en la matière, elle est retrouvée morte. Elle a chuté du douzième étage du Parlement pour venir s’écraser devant l’hémicycle. Accident ? Crime passionnel ? Assassinat politique ? Émile, son jeune assistant, cherche des réponses aux côtés de Guy Camaraud, un briscard du journalisme qui se défie de la police belge. Ils finiront par mettre le doigt sur les contradictions qui sont aux fondements de la machine bruxelloise.