Quand le lieutenant Saliha Bouazem et le commandant Erik Buchmeyer récupèrent ce qui pourrait être une banale affaire de règlement de comptes, ils ne se doutent pas que celle-ci les entrainera plus de trente ans en arrière. Les plaies ne se sont pas refermées, surtout celles ouvertes au cours de la jeunesse. Que l'on soit militaire, lycéen, policier, ouvrier, militant syndicaliste, elles vous collent à la peau jusqu'à la fin de vos jours.
Ce postulat constitue la trame des Salauds devront payer. Mais ce roman ne se limite pas au déroulement de ce scénario. Il incruste en son cœur l'histoire sociale du Nord, et plus précisément l'histoire de l'agonie de l'industrie métallurgique et sidérurgique qui faisait vivre toute une population jusqu'au début des années 1980.
Que sont devenus ces milliers d'ouvriers en reconversion forcée ou ces chômeurs entre deux emplois précaires, vivant encore entourés des friches industrielles et des terrils, fantômes de leur passé ? Ils essayent d'oublier, ils ressassent leurs ressentiments. Et quelques uns savent profiter de la misère pécuniaire et morale pour s'enrichir.
Après Terminus Belz, Emmanuel GRAND signe de nouveau un grand polar. Il évite les écueils de la nostalgie d'une époque, des longs plaidoyers et des leçons d'histoire interminables pour délivrer un livre qui permet au lecteur, pour son plus grand plaisir, de se perdre jusqu'au dénouement final.
Notice de l'éditeur
Wollaing. Une petite ville du Nord minée par le chômage. Ici, les gamins rêvent de devenir joueurs de foot ou stars de la chanson. Leurs parents ont vu les usines se transformer en friches et, en dehors des petits boulots et du trafic de drogue, l’unique moyen de boucler les fins de mois est de frapper à la porte de prêteurs véreux. À des taux qui tuent... Aussi, quand la jeune Pauline est retrouvée assassinée dans un terrain vague, tout accuse ces usuriers modernes et leurs méthodes musclées. Mais derrière ce meurtre, le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d’autres rancœurs. D’autres salauds. Et Buch sait d’expérience qu’il faut parfois écouter la petite idée tordue qui vous taraude, la suivre jusque dans les méandres obscurs des non-dits et du passé.
Tantôt roman social trouble, tantôt thriller haletant, Les Salauds devront payer est une machiavélique histoire de vengeance. Emmanuel Grand y confirme son habileté à camper des personnages forts et à échafauder des scénarios diablement efficaces.