L'honorable société

L'honorable société"Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels..."

L'honorable société s'insère profondément dans le cœur de la grande politique française. A la télévision, on nomme cet exercice la téléréalité. Ici, il s'agit de "polaréalité". Avec facilité le lecteur peut pratiquer le jeu du "recherche et remplace", sans avoir peur de faire trop d'erreurs. Dommage cependant que ce roman manque un peu de profondeur en ne décrivant qu'une succession de séquences souvent déjà vues - et lues - de campagnes électorales, de collusions politiciens - médias - grands patrons - policiers et de barbouzeries dignes des grands temps du SAC. Et sur cet ensemble on ajoute une pincée de hackers.

Ne conserver que deux ou trois angles bien documentés aurait probablement suffit pour ouvrir des pistes de réflexion au lecteur. A trop vouloir dénoncer, le risque est de ne retenir que quelques clichés.

L'honorable société débute sur une citation de Karl Marx et s'achève sur une idylle entre le flic intègre et une personnalité bien en vue, sur fond de plage méditerranéenne.... Drôle de dérapage. Il faut sans doute mieux lire DOA et MANOTTI séparément.

Notice de l'éditeur

À Paris, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, deux hommes cagoulés pénètrent dans un appartement du 17e arrondissement. Une seule chose semble les intéresser : l’ordinateur portable du propriétaire des lieux, un certain Benoît Soubise, dont ils copient consciencieusement le disque dur. Ce dernier rentre plus tôt que prévu et, après une courte lutte, meurt accidentellement. Aussitôt les deux cambrioleurs désertent ce qui est devenu une véritable scène de crime.

L’enquête, confiée au commandant Pétrus Pâris de la Brigade criminelle, va très rapidement prendre une dimension inattendue du fait de la personnalité de la victime. Et, dans un contexte politique tendu, les investigations de la Crim’ commencent à gêner l’entourage du Ministre des Finances, en lice pour la présidentielle. Lui et ses amis industriels ne voient pas d’un très bon oeil l’acharnement du commandant Pâris à faire éclater la vérité. La situation est d’autant plus explosive qu’un groupuscule de jeunes écologistes extrémistes semble également avoir eu accès à l’ordinateur du défunt.

Alors que les candidats à l’élection suprême se présentent sous leur plus beau jour devant les caméras des télévisions nationales, leurs porte-flingues, dans l’ombre, s’activent pour étouffer dans l’oeuf une affaire qui pourrait s’avérer explosive.

Événement dans l’univers du polar français : Manotti et DOA ont allié leurs qualités respectives pour écrire un roman critique et haletant, une charge contre l’État Français qui se lit comme un pur roman d’action et d’aventures. Fruit de longues enquêtes et de recherches minutieuses, L’honorable société est un roman noir sans concession. Manotti et DOA démontrent comment une petite affaire de surveillance et de contrôle peut finalement déraper dans la violence et le sang, comment la machine d’État broie sans hésiter les individus qui se dressent sur son chemin. Les institutions ne sont finalement que des paravents qui cachent une réalité bien souvent nauséabonde. Critique politique et économique, la force de L’honorable société est de se lire comme un roman d’action tel qu’il en existait dans les années 1970. Fruit de longues enquêtes et de recherches minutieuses, L’honorable société se rapproche au plus près de la réalité de notre pays.