rétiairesChez les truands, le jargon des cités a remplacé l'argot d'autrefois. Une multitude de sigles a envahi les services de police aux côtés des appellations traditionnelles comme Brigade criminelle, Police judiciaire, etc. DOA se met et nous met à la page en introduisant ces vocabulaires et ces abréviations dans Rétiaire(s). Pour le lecteur cela nécessite un effort certain. Heureusement il peut se reporter à un glossaire présent en fin d'ouvrage.

Une fois ces langages assimilés, la lecture se fait plus fluide. Comme si DOA l'avait compris, il change de braquet dans la troisième partie du livre dans laquelle nous retrouvons le style de ses précédents romans.

En soit, l'intrigue est simple. Elle peut se résumer au quotidien de quelques bandes de trafiquants et à celui des flics chargés de les coincer. Loin des règles du grand banditisme en cours au milieu du 20ème siècle ici pas de limites ; la "tradition" se trouve de plus en plus hors jeu, que l'on fasse partie de la "famille" ou pas. Et chez les flics, la porosité de certains avec le milieu entraîne d'inquiétantes dérives.

Comme toujours, DOA s'est certainement parfaitement documenté son sujet. La description des conditions d'enfermement et de vie à la prison parisienne de la Santé en est une parfaite illustration. Hyper réaliste, Rétiaire(s) est un roman policier accrocheur, mais qui demandera au lecteur de s'accrocher aussi pour mieux s'immiscer dans le monde des truands et des flics tel qu'il semble l'être aujourd'hui.

Notice de l'éditeur

Une enquêtrice de l’Office anti-stupéfiants, l’élite de la lutte anti-drogue, qui a tout à prouver.
Un policier des Stups borderline qui n’a plus rien à perdre.
Un clan manouche qui lutte pour son honneur et sa survie.
Avec la rigueur qu’on lui connaît, DOA immerge son lecteur dans le quotidien des acteurs du trafic de came ; son indiscutable talent de romancier nous arrime à la destinée de ses personnages, à leurs relations complexes et fragiles ; son style, d’une précision presque brutale, colle au plus près de cet univers de violence et de solitude.