Plus je lis les romans de Fred VARGAS, plus je me rappelle de mes lectures d'enfant dévorant les livres de la célèbre collection de Nathan, les "contes et légendes de ...".
Sous sa version policière, Fred VARGAS a renouvelé le genre, plus pour adultes et adolescents cette fois. Archéologie, Moyen-Age dans "Quand sort la recluse", Révolution française dans "Temps glaciaires", légendes normandes dans "L'armée furieuse" pour ne citer que ses derniers ouvrages. Dans "Sur la dalle", ce sont les légendes et croyances du centre de la Bretagne dont il s'agit autour de Combourg et de son célèbre habitant, Chateaubriand.
Fred VARGAS aime aussi intégrer dans ses histoires quelques petites bestioles, pas toujours très sympathiques. Après les araignées, ce sont les puces qui occupent le devant de la scène, devançant le hérisson d'Adamsberg. Cette atmosphère hors du commun s'apparente à l'univers du renommé commissaire, toujours autant enveloppé dans ses bulles.
Il lui faudra du temps et un dolmen pour que ces bulles éclatent, libérant et reliant les multiples idées qui au départ n'avaient aucun rapport entres elles...
La vision humaniste signe toujours les romans de VARGAS et "Sur la dalle" ne fait pas exception. Bien sûr, il y a aussi de très méchants sans foi ni loi, des calculateurs, des profiteurs et des sans-coeurs. Mais ils ne font jamais le poids face à la fidèle équipe d'Adamsberg (ici sans Danglard, assurant la permanence à Paris).
Avec "Sur la dalle" le charme opère toujours dans une lecture bercée par les bulles, les nuages et la recherche d'oiseaux inconnus, ponctuée quand même de quelques coups de feu et de références à notre actualité.
Notice de l'éditeur
— Le dolmen dont tu m’as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?
— À deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
— Ça date de quand, un dolmen ?
— Environ quatre mille ans.
— Donc des pierres pénétrées par les siècles. C’est parfait pour moi.
— Mais parfait pour quoi ?
— Et cela servait à quoi, ces dolmens ? demanda Adamsberg sans répondre.
— Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J’espère que cela ne te gêne pas.
— En rien. C’est là que je vais aller m’allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.
— Et qu’est-ce que tu vas foutre là-dessus ?
— Je ne sais pas, Johan.