Ce prix "Quai des orfèvres" millésime 2015 respecte ce qui en compose son ADN : une enquête menée par la Crim' du 36. Elle se déroule de manière logique, les éléments s'enchaînant les uns après les autres, ponctués de chausse-trappes et de recherches inabouties.
Le récit alterne vision policière et vision du criminel. Il dévoile les relations complexes entre les polices en Europe, nécessitant toujours plus de diplomatie malgré les nombreux traités signés. L'originalité principale du roman revient à son décor : l'Irlande. Elle est vue dans sa globalité, avec ses paysages superbes, ses cotes déchirées, ses feux de tourbe et Dublin, capitale littéraire et poétique. Elle tient également de part la profession de son héros, celui situé du mauvais côté de la barrière, libraire de son état et des références nombreuses à la culture celte, du renouveau des prénoms gaéliques aux ouvrages sacrés comme le Livre de Kells. Dans sa volonté d'enrichir son roman par des sujets périphériques à l'intrigue l'auteur en fait un peu trop, ajoutant histoires d'amour caricaturales, combats indépendantistes, ésotérisme, gangs et troubles psychologiques accentués.
Tromper la mort se lit facilement, sans trop de surprises. Il entre parmi ces romans policiers classiques dont la seule ambition est de nous transporter quelques heures dans une course poursuite effrénée de Montmartre à l'Irlande.
Notice de l'éditeur :
Pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l'enterrer...
Rattrapé par l'âpreté de l'Irlande, le libraire de Montmartre pourra-t-il échapper à son destin ? Traqué par les polices française et irlandaise, son spectre se fond dans les tourbières, se confond aux brumes, se morfond dans les pubs...
Ombres et lumières des légendes celtiques, mystères de l'âme irlandaise, au coeur de l'action policière...