Je croyais en connaitre beaucoup sur les classiques du roman noir américain. Mais dès la lecture des premières pages d'Un homme dans la brume j'ai réalisé qu'il m'en restait encore beaucoup à découvrir, et qu'incontestablement ce roman là serait à classer parmi la collection des incontournables.
L'histoire de cet ancien soldat, ex-pilote de chasse revenu de la guerre dans l'indifférence générale, héros dans les airs et meurtrier compulsif semi-conscient sur terre est symptomatique de l'esprit de 1947 aux Etats-Unis. Au travers de ses errements, de ses petites combines minables et de ses meurtres Dorothy B. HUGUES montre qu'il n'y a pas d'avenir pour ceux qui ne parviennent pas à s'intégrer tout de suite après les combats.
Avec Un homme dans la brume et probablement ses autres romans, on découvre aussi qu'il existe des femmes auteures de polars à cette époque aux USA, très éloignées du style britannique d'Agatha CHRISTIE et qui n'ont rien à envier aux auteurs qui ont fait la célébrité de la Série Noire.
Dans ce thriller qui n'est pas qu'uniquement psychologique, les femmes s'y affirment avec plus de force, plus de caractère, plus de sensibilité et plus de clairvoyance que les hommes. En face d'elles, ces derniers montrent vite leurs faiblesses, étant souvent démunis et n'y comprenant rien.
Cette réédition, sous un nouveau titre (il a été publié par les Presses de la cité pour la première fois en France en 1951 sous le titre "Tuer ma solitude") a toute sa place dans une bibliothèque aux côtés des CHANDLER, CHENEY et THOMPSON. A lire également l'intéressante postface de Megan ABBOTT, une grande également du roman noir américain, plus actuelle mais aussi talentueuse !
Notice de l'éditeur
Ce chef-d'oeuvre de Dorothy B. Hughes raconte l'histoire d'un homme qui a tourné le dos à la violence et va être rattrapé par elle.
Il a donné lieu au film Le Violent de Nicholas Ray.
Ce livre est réédité dans une nouvelle traduction qui rend justice au texte original.