Bernie Gunther fait une pause forcée en cette année 1954, balloté entre services secrets et prisons américaine, britannique et allemande. Philip KERR en profite pour nous délivrer la vision , côté allemand, de la seconde guerre mondiale et de l'après-guerre. Il soulève la face cachée des conditions d'internement des prisonniers dans les camps chez les alliés, qu'ils soient français, américains et russes. Les allemands ne sont pas épargnés, avec une description des pratiques des Einzatsgruppen, les groupes d'intervention de la police politique chargés de l'extermination des opposants au régime et des juifs.
Mais, pour finir, l'espionnage reprend le dessus avec pour fil rouge l'ascension d'Erich Mielke, militant communiste du KPD qui deviendra chef de la STASI, la police politique d'Allemagne de l'Est.
Les tractations plus que douteuses, sans états d'âme entre les différents services secrets à la fin de la guerre sont aussi de la partie. Pour la CIA, pour le SDECE (Service de Documentation et de Contre Espionnage Français), la lutte contre le communisme en général prend largement le pas sur la traque des anciens nazis responsables de crimes contre l'humanité. Philip KERR fournit à la fin d'abondantes références sur lesquelles il s'est appuyé pour écrire la plupart des évènements - non romanesques - de Vert-de-gris.
La vie dans de nombreux camps d'internement est évoquée dans Vert-de-gris, dont ceux de Gurs (Pyrénées-Atlantique - France), Le Vernet (Ariège - France), Usman (Russie), Krasno-Armeesk (Russie), Johannessgeorgenstadt (Allemagne)
Notice de l'éditeur
1954. Alors que Bernie Gunther tente de fuir Cuba en bateau accompagné d’une sulfureuse chica, il est arrêté par la CIA et enfermé à New York puis au Landsberg à Berlin. C’est que nous sommes en pleine Guerre froide. L’Oncle Sam place et bouge ses pions en Europe, cherche des informations sur l’Allemagne de l’Est et sur les Russes. Quel rapport avec Gunther ? Sa liberté dépendra des informations qu’il veut bien donner sur ses anciens « camarades » de la SS, notamment Erich Mielke, personnage trouble auquel Bernie Gunther a eu maintes fois affaire pendant et après la guerre, devenu chef de la toute nouvelle Stasi. Par ailleurs, les Français cherchent eux à mettre la main sur Edgar de Boudel, un collaborateur qui se cache sous l’uniforme d’un prisonnier de guerre allemand de retour de camp en URSS. Au fil des interrogatoires, Gunther raconte : son entrée dans la SS, la traque des communistes allemands dans les camps français, ses mois passés dans les terribles camps de prisonniers russes et ses faits et gestes, guidés seulement par une farouche volonté de sauver sa peau.
Vert-de-gris, le septième volet des aventures de Bernie Gunther, possède toute l’adrénaline et la vivacité d’esprit auxquelles Philip Kerr nous a habitués.