Bordeaux ne se montre pas sous ses plus beaux atours dix ans après la Libération : rues sales, temps pluvieux, odeurs de vinasses envahissantes.La vie qui y règne est à cette image. Population miséreuse d'un côté, grande bourgeoisie de l'autre. Et pour maintenir la frontière, une police truffée d'anciens collaborateurs.
Les cicatrices de l'après-guerre mettent du temps à s'estomper, surtout que déjà une autre conflit prend dans ses tenailles les enfants de la guerre de 1939-1945 : l'Algérie. Elles se concrétisent avant tout par une police vérolée, peuplée de résistants de la dernière heure, associée à la pègre et tolérée par la hiérarchie. Que voulez-vous, on ne peut pas supprimer les trois quarts des effectifs... Les exactions sont fréquentes. Alors, quand un ancien déporté revenu d'entre les morts vient régler ses comptes, tout est possible.
Après la guerre n'est pas un roman policier. C'est un pur roman noir, poisseux, ou après guerre et guerre d'Algérie s'entremêlent avec des personnages qui sont tout sauf des héros. Loin de l'image de la résistance glorieuse d'un peuple libéré, Après la guerre nous renvoit à celle d'une majorité de lâches - heureusement pas tous - qui préfèrent tourner la tête plutôt que d'ouvrir les yeux.
notice de l'éditeur :
Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde l’inquiétante silhouette du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l’Occupation et n’a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé : de jeunes appelés partent pour l’Algérie.
Daniel sait que c’est le sort qui l’attend. Il a perdu ses parents dans les camps et est devenu apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L’homme ne se trouve pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville. Pendant ce temps, d’autres crimes sont commis en Algérie…