Avec Hiéronymus, les affaires non résolues ne sont jamais les plus tranquilles. Même lorsqu'elles datent de plus de vingt ans, Bosch, comme un pitbull, ne lâche rien et ne cède à aucune pression, d'où qu'elle vienne. Ce caractère bien trempé, connu depuis longtemps par les fans de l'inspecteur, ne suffit pas à nous scotcher complètement à ses pérégrinations. Avec les années, il fatigue un peu, et peine à nous entrainer à fond dans cette nouvelle aventure. Pourtant le cadre de l'intrigue est là, et est bien restitué.
Le contexte des émeutes de Los Angeles en 1992, si cher à James Ellroy, est prometteur. S'y ajoutent celui de l'opération Tempête du désert et les missions de la Garde Nationale. Ce tableau ne serait pas complet sans les controverses politiques autour de la discrimination positive, qui interviennent jusqu'aux décisions de résoudre ou non une très vieille enquête.
En dépit de ces quelques réserves, Dans la ville en feu est un bon polar qui se dévore sans souci jusqu'à son dénouement. Mais Michael Connelly nous a rendu peut-être au fil des ans un peu trop exigeants. Quatre ans séparent Harry de la fin de son contrat de policier post-retraité. Passera-t-il, comme Kurt Wallander, le relais à sa fille avant de s'éclipser, ou nous réserve-t-il encore quelques aventures ?
notice de l'éditeur :
1992. Los Angeles est en proie aux émeutes et les pillages font rage quand Harry Bosch découvre, au détour d’une rue sombre, le cadavre d’Anneke Jespersen, une journaliste danoise. À l’époque, impossible pour l’inspecteur de s’attarder sur cette victime qui, finalement, n’en est qu’une parmi tant d’autres pour la police déployée dans la ville en feu. Vingt ans plus tard, au Bureau des Affaires non résolues, Bosch, qui n’a jamais oublié la jeune femme, a enfin l’occasion de lui rendre justice et de rouvrir le dossier du meurtre. Grâce à une douille recueillie sur la scène de crime et une boîte noire remplie d’archives, il remonte la trace d’un Beretta qui le met sur la piste d’individus prêts à tout pour cacher leur crime. Anneke faisait peut-être partie de ces journalistes qui dérangent quand ils fouillent d’un peu trop près ce que d’autres ont tout intérêt à laisser enfoui…