On peut être fan de foot sans être fan du Mondial ! C'est le cas de Philip Kerr : "A mes yeux, la seule raison d'un tant soit peu apprécier le Mondial, c'est qu'il fournit à peu près la seule occasion, les États-Unis étant archinuls au foot, de voir le Ghana ou le Portugal démolir les Américains sur au moins un terrain. A part ça, le fait est là : je déteste tout ce qui a trait à la Coupe du monde". Et comme de coutume, il ne mâche pas ses mots, notamment envers la FIFA et les "officiels", parlant par exemple de "la politique du secret pratiquée par cet enfoiré de Sepp Blatter"!
Dans la première partie de La main de dieu Philip Kerr lâche sans détour sa vision du foot d'aujourd'hui, sans concession, mais comme amoureux du ballon rond. Avec les paroles de Scott Manson, entraîneur d'un club de première division anglaise, il exprime la considération qu'il a pour les joueurs malgré tous leurs défauts et leurs attitudes d'enfants gâtés, la passion qu'il possède pour la pratique, la stratégie de ce sport et pour ses racines populaires. Côté polar, l'intrigue est à la hauteur de ses propos sportifs : dense, fouillée, prenante.
Après Le mercato d'hiver, Scott Manson accompagne ici son équipe en Grèce, se retrouvant dans ce pays au pire moment de la crise économique. Les grèves paralysent tout, y compris l'exercice de la justice et les services de médecine légale. La police n'est pas épargnée, manquant cruellement de moyens et étant, de toute façon, obligée par le blocage du fonctionnement des institutions d'adopter pour ses enquêtes un rythme d'escargot.
Foot, politique, finances : l'ultralibéralisme n'épargne personne et Philip Kerr se garde bien de nous épargner, en conservant toujours son ton et son style détaché mâtiné d'humour. Grecs, Africains, Russes, Anglais, Français... : tout ce beau monde joue, magouille, s'achète et se vend, et ce n'est pas quelques cadavres qui vont les arrêter !
Notice de l'éditeur
Scott Manson, l’entraîneur du club de football de London City, se rend à Athènes avec son équipe pour disputer leur premier match de la Ligue des Champions. Alors qu’ils se préparent à affronter l’Olympiakos, la Grèce fait face à de violentes émeutes. La température monte en ville comme dans le stade, et le coach surveille de près ses joueurs. Aucune distraction n’est permise : ni alcool, ni soirées, ni jolies filles. Tout est parfaitement sous contrôle. Du moins, c’est ce qu’il croit. Jusqu’à ce que la mort s’invite sur le terrain et que le butteur star du City s’effondre en pleine action dans le stade de Piraeus. C’est le choc. Accident ou règlement de compte ? Les autorités mènent l’enquête, mais Scott Manson doit lui aussi découvrir la vérité, et vite, s’il veut rapatrier son équipe à temps pour le championnat.