Une superbe histoire dans l'Histoire, qui démarre dans le Munich de l'après guerre en reconstruction, occupé par les "Amerlots".
En passant par Garmisch-Partenkirchen, Vienne et Kempten, Bernie Gunther se retrouve au centre d'une vaste manipulation.
Auto-dérision et nombreuses références à "M le Maudit" parsèment le récit, avec de belles descriptions comme : "Henkell était de la taille d'un réverbère, avec des cheveux gris Wehrmacht et un nez en forme d'épaulette d'un général français. Ses yeux étaient d'un bleu laiteux, avec des iris de la taille d'une pointe de pinceau. Ils ressemblaient à deux petits tas de caviar dans leur soucoupe en porcelaine de Meissen. Son front était creusé d'une ride aussi profonde qu'une tranchée de chemin de fer, et une fossette prêtait à son menton le relief d'un insigne de Volkswagen".
Tout est dit !
Notice de l'éditeur
A la fin de La Trilogie berlinoise, Bernie Gunther prenait conscience de diverses magouilles peu reluisantes qui florissaient dans l'ex-Reich dont les Alliés se partageaient le contrôle.
Dans La Mort, entre autres, situé en 1949 entre Munich, Vienne et Garmisch-Partenkirchen, il se retrouve au cœur d'un complot révélateur des intérêts occidentaux dans le monde d'après-guerre. Redevenu détective privé, Bernie vit une passe difficile. Sa femme se meurt, et il craint que le matricule SS dont il garde la trace sous le bras ne lui joue de sales tours. Une cliente affriolante lui demande de retrouver la trace de son époux nazi, et le voici embarqué dans une aventure qui le dépasse.
Tel Philip Marlowe, son alter ego californien, et en dépit de son cynisme, Gunther est une proie facile pour les femmes fatales. Son vrai et seul problème devient bientôt de sauver sa peau en essayant de préserver les apparences de la morale. Atmosphère suffocante, hypocrisies et manipulations, faits historiques avérés façonnés au profit de la fiction : du Philip Kerr en très grande forme.