Après son accident, l'univers de ce cartographe, Ogui, se réduit aux dimensions d'un timbre poste. Petit à petit, le rôle du hasard dans cet évènement tragique qui a conduit au décès de sa femme s'amenuise. Conjointement aux faibles progrès enregistrés au cours de sa convalescence, des pans de sa vie remontent à la surface, dévoilant la détérioration progressive au fil des années des rapports dans le couple.
Les rancoeurs occupent une place centrale dans ce roman. Derrière des façades cordiales se cachent des mesquineries, des conflits profonds qui ne demanderont qu'à éclater dès que l'occasion se présentera. Et les occasions ne manqueront pas.
Dans cet ambiance pesante, l'amélioration limitée de l'état d'Ogui ne fera qu'accélérer paradoxalement sa déchéance. Le pouvoir de sa belle-mère vengeresse ne fera que s'accroître et, comme dans un jeu d'échecs, celle-ci saura toujours anticiper la partie avec quelques coups d'avance.
Hye-Young PYUN nous livre une vision bien pessimiste des relations sociales dans la Corée d'aujourd'hui, quoique ce roman pourrait se dérouler dans bien d'autres contrées.
Ceux qui apprécient les thrillers psychologiques seront ici bien servis.
Notice de l'éditeur
Paralysé après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, Ogui est cloitré chez lui sous la tutelle d’une belle-mère étrange. Cette veuve respectable le néglige peu à peu, le laissant seul affronter sa convalescence, et s’obstine à creuser un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille. Afin, dit-elle, de terminer ce qu’elle a commencé.