Qui dirige vraiment la mafia grenobloise ?
Le mouvement d'émancipation des femmes atteint aussi cette frange bien particulière de notre société qu'est cette organisation criminelle à l'image bien machiste. Car ces femmes d'origine italienne en ont assez de ne jouer que le rôle de conseillères dans l'ombre de leurs maris, de leurs fils ou de leurs amants. Elles ne veulent plus gérer l'organisation sans contrepartie, quand leurs hommes se trouvent plus souvent que dans leur foyer entre quatre murs d'une prison, ou pire entre quatre planches d'un cercueil ou dans le coma sur leur lit d'hopital.
Avec légèreté et avec une belle dose d'humour Pascale DIETRICH leur donne la parole, le pouvoir et quand il le faut, le fusil ou le sécateur car, non, la violence n'est pas qu'une affaire d'homme ! Le combat pour conserver un territoire, pour étendre son activité ne s'effectue pas dans les prétoires ou dans les cabinets notariaux. Les mafieuses ne sont pas des bisounours. Pas touche à leur business.
Les mafieuses passent aussi du rocambolesque aux réflexions plus actuelles, toujours avec un sourire bien teinté d'ironie. Mettre côte à côte mafia et organisations humanitaires, les deux aidant chacune à leur manière ceux qui ne trouvent pas leur place dans "l'économie légale", il faut oser !
On ne s'ennuie pas une minute dans la lecture des mafieuses : un bon polar qui a trouvé son style, sa tonalité et qui se démarque avec bonheur d'un genre souvent trop "calibré".
Notice de l'éditeur
Il y a toujours moyen de s’arranger avec la réalité chez les gangsters. À condition de respecter le code d’honneur, on peut même mener une vie formidable ! C’est en tout cas ce que Leone Acampora, vieux mafioso grenoblois, a enseigné à sa famille. Michèle et ses deux filles ont donc appris à fermer les yeux lorsqu’elles trébuchaient sur un cadavre ou une valise de cocaïne dans leur joli salon en marbre. Et si, aujourd’hui, Dina a parfois mauvaise conscience, elle espère se racheter en travaillant dans l’humanitaire. Quant à Alessia, pharmacienne inspirée, elle a pas mal d’idées pour moderniser le business paternel. Ainsi va la vie chez les femmes Acampora, entre coups de fusil à pompe et séances de tai-chi. Jusqu’à ce que le vieux Leone perde les pédales. Car avant de mourir, il a laissé une dernière instruction : lancer un tueur à gages aux trousses de sa femme… L’occasion pour les mafieuses de déboulonner un vieux monde machiste et ringard.
Subtilement féministe, délicieusement féroce, Pascale Dietrich bouscule les codes pour teinter de rose le roman noir.