Au départ véritable roman policier, L'évasion s'oriente progressivement vers une étude sur le processus de création littéraire, puis vers une description détaillée de la poursuite par le régime berlusconien des réfugiés politiques italiens, ex-membres des Brigades rouges ou tout simplement ex-militants d'extrême-gauche.
Dominique Manotti dénonce cette acharnement plus de vingt années après les années de plomb, dont l'objectif inavoué est le blanchiment des auteurs des attentats sanglants perpétrés par l'extrême-droite italienne dans le milieu des années 1970, avec l'aide des services secrets et de la CIA. Cette approche, intéressante politiquement, ne permet cependant pas à faire de L'évasion une vraie Série noire. Si la première partie est haletante, le rythme se ralentit bien vite et les longueurs prennent le dessus. Difficile également de ne pas penser à Cesare Battisti, dont l'ombre se profile derrière ce récit.
Notice de l'éditeur
1987, Paris. Filippo Zuliani, jeune délinquant italien évadé de prison, se réfugie en France. S’il se met à écrire, c’est pour séduire une femme, pour retrouver les souvenirs d’un ami, pour exister tout simplement, et sortir de l'extrême solitude dans laquelle il se trouve. Il se raconte sa vie en prison, son évasion, la suite. Finalement, à travers ce travail de création, il devient écrivain. L’écriture est sa vie, lui construit une personnalité, lui bâtit sa propre vérité.
Et il se trouve pris à son corps défendant dans un jeu très complexe entre réfugiés politiques, police et services secrets italiens. Vrai ou faux, son roman? En tout cas, un genre d’histoire dont on peut mourir…