C'est l'histoire d'un groom. D'un jeune groom de nuit travaillant dans un hôtel milieu-haut de gamme d'une bourgade moyenne, quelque part probablement dans le centre ou le sud des États-Unis.
En choisissant ce cadre, cette ambiance quasi intemporelle si commune à la plupart de ses livres, Jim THOMPSON concentre son récit sur les situations, les gestes qui font la banalité de notre quotidien, que se soit au travail ou dans le foyer. Ici notre groom mène sa vie monotone, rythmée par ses nuits réglées avec la précision d'une montre suisse et ses journées dévolues aux soins donnés à son père malade et à quelques heures de repos grappillées entre deux tâches ménagères.
Toute la force d'Une jolie poupée est de distiller, avec parcimonie et progressivement, toute une série de petits évènements qui feront basculer ce quotidien si routinier dans ce que l'on pressent comme une tragédie sans retour, inévitable.
Avec son écriture fluide, Jim THOMPSON confirme sa place d'auteur incontournable dans le roman policier. On ne peut que remercier Rivages d'éditer, ou de rééditer avec de nouvelles traductions *, ces pépites de la littérature noire américaine, trop souvent par le passé considérées comme de modestes romans de gare.
Notice de l'éditeur
Dusty est groom dans un hôtel d'une petite ville, le Manton, en vue de payer ses études. L'arrivée de Marcia Hillis, femme séduisante plus âgée que lui, va complètement bouleverser sa routine. Car Marcia lui rappelle une autre femme, dont l'attitude à son égard a laissé une blessure à vif. Bien sûr, le trouble de Dusty n'échappe pas à Marcia, qui ne va pas se priver d'essayer d'en profiter. Mais le Manton est un hôtel convenable, où les grooms doivent rester à leur place. En outre, un petit gangster local joue un drôle de jeu...
* Une jolie poupée est paru à l'origine sous le titre "Un chouette petit lot" dans la collection Série Noire (Gallimard)