Bondrée pourrait s'identifier, si ce genre existait, à un roman policier naturaliste. C'est au milieu de forêts bordant un lac que se déroule l'ensemble de l'action, parmi les grandes étendues bordant la frontière entre les États-Unis et le Québec. C'est aussi à cheval entre deux langues, le français et l'anglais, que se raconte l'histoire, ou plutôt le drame, celui de la mort de deux adolescentes surnommées Zaza et Sissy.
Mais Bondrée est avant tout un récit d'enfance, en partie autobiographique, qui décrit la vision d'une fillette observant le monde des adultes, en tentant de comprendre leurs comportements, de deviner leurs pensées lorsque de terribles évènements surviennent.
Dans ce récit la part de la fiction - l'enquête policière - occupe le second plan. De ce point de vue il risque de décevoir les accros du polar. Il ravira par contre les amateurs de poésie et de descriptions de grands espaces naturels. Il fera remonter nos profonds souvenirs d'enfant, lorsque nous étions gamins ou gamines comme l'auteur, dans ces moments où la gravité expulsait progressivement dans nos esprits l’insouciance, nous projetant irrémédiablement dans le monde des grands.
Dans Bondrée, l'écriture est aussi dense que les forêts entourant ce village de chalets, et ce ne sont pas les nombreuses expressions américaines émaillant le texte qui contribuent à le rendre plus aérien. A lire pour rêver, mais surtout pas si l'on projette de passer ses vacances au fond des bois !
Notice de l'éditeur
À l'été 1967, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte, la jambe prise dans un piège à ours rouillé. On veut croire à un accident, lorsqu'une deuxième adolescente disparaît à son tour... Déjà couronné de trois prix au Québec, Bondrée a reçu le Prix des lecteurs Quais du polar 2017 et était sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices de ELLE.