Plus de soixante dix ans après, les dossiers sur le meurtre de Jean Townsend, jeune femme de vingt et un ans, sont toujours classifiés dans les archives de la police britannique. Pire, le délai pour les dé-classifier a été prolongé jusqu'en 2031. Qu'est-ce qui justifie un tel acharnement pour ne pas les rendre publics, pour bloquer toute tentative de résoudre cette "cold case" ?
Avec méthode et minutie, Fred VERMOREL va explorer chaque piste au maximum de ses possibilités. Les quelques documents ayant échappé à la mise sous coffre seront savemment étudiés. Les quelques témoins encore en vie, directs, proches ou même plus éloignés ayant eu un rapport même distant avec Jean Townsend seront interviewés, pour ceux qui acceptent de parler...
Fred VERMOREL replace avec précision ce drame dans le contexte de l'époque, ce qui fait de son livre une belle photographie de l'Angleterre des années 1950. Aux côtés des traces restantes des bombardements de la Seconde guerre mondiale encore visibles, la bonne société, artistes en vogue, aristocrates en mal de sensations et nouveaux riches s'encanaillaient dans les nombreux clubs londoniens aux mains, pour une grande part, du grand banditisme. Le Pigalle de Londres, en quelque sorte.
Pour les jeunes femmes issues d'un milieu modeste, comme Jean Townsend, entrer dans ce monde de la mode, des artistes et de l'argent était l'aboutissement de leur rêve, la porte de sortie pour quitter leur triste environnement de banlieue, où les seuls terrains de jeux étaient les terrains vagues en friche.
Mais l'année 1954, ce sont aussi les bases américaines toujours implantées sur le sol anglais, dont une jouxtait le domicile de Jean. C'est également la guerre froide et l'infiltration en nombre sur le territoire des espions à la solde de l'URSS ; c'est le début d'une vaste vague d'émigration vers le Canada, les Etats-Unis, l'Australie.
Alors qui a assassiné froidement Jean Townsend ? Comme pour le Dahlia noir en Californie, le mystère demeure. Fred VERMOREL a fait le maximum pour ouvrir les pistes, les déblayer, pour aller le plus en avant pour résoudre cette énigme. Reste à savoir pourquoi cette affaire reste un secret d'état. Peut-être la solution en 2031 ?
Notice de l'éditeur
Londres, 1954. Jean Mary Townsend, une jeune styliste travaillant dans le monde du spectacle, est retrouvée étranglée. Les circonstances du meurtre restent obscures, tout autant que l'identité de l'assassin. Le jeune Fred Vermorel lit en une de l’Evening Standard un compte rendu de ce fait divers qui, toute sa vie, va l'obséder. Sept décennies plus tard, il nous livre les clés et, peut-être, la solution de cette incroyable affaire.
Son enquête acharnée nous mène dans les milieux de la nuit londonienne, que Jean fréquentait assidûment. Là où se croisaient grand banditisme, show-biz, politique, de Joan Collins à la princesse Margaret en passant par Rock Hudson, Profumo, les frères Krays ou encore Sarah, la fille de Winston Churchill. Des clubs généralement clandestins, des bars gay, des lieux transgressifs, ouverts à tous les délires sexuels, où la drogue circulait à foison. Des endroits de perdition pour des jeunes filles souvent trop naïves.