Premier volet des aventures de l'inspecteur principal Claude Schneider. Policier austère, faux solitaire désabusé dont le territoire est une ville moyenne de province, froide et pluvieuse.
Ses enquêtes recouvrent tout ce qui fait le quotidien d'un flic, tel qu'on l'imagine : cambriolages, trafics divers, répression de la prostitution et quelques crimes crapuleux. Les choses se compliquent quand des affaires touchent des notables ou des proches de Schneider.
Hugues PAGAN situe son roman dans les années 1970-1980. Il restitue parfaitement l'atmosphère de cette époque avec sa mode pattes d'éléphant, ses longs imperméables et ses 4L avec gyrophares utilisées par les forces de l'ordre. C'est dans la photographie de cette décennie que se trouve la substance du livre, loin de cette période insouciante et joyeuse que l'on nous livre de nos jours avec un semblant de nostalgie. La tonalité n'est pas absente du cadre. Nos flics s'expriment dans le même langage que celui des criminels, basé sur un vocabulaire argotique aujourd'hui passé de mode, supplanté par celui des "quartiers" de banlieue.
Il faut pénétrer dans le rythme de PAGAN pour apprécier ce roman noir, pas toujours facile d'accès. Le personnage de Claude Schneider est bien campé quand on en a achevé la lecture. L'approche sera plus aisée dans les romans qui suivent comme Vaines recherches ou Profil perdu, ainsi que peut-être dans le dernier roman publié en ce début d'année 2022, toujours avec Schneider : Le carré des indigents.
Notice de l'éditeur
L'inspecteur principal Schneider, flic désenchanté, anar, mais respecté par ses hommes, est amené à enquêter sur la mort de Mayer, un ponte local. Mais cette histoire de vengeance est aussi une peinture exemplaire de la machinerie policière et de ses turpitudes, elle brosse le portrait d'une France étriquée à travers une ville de province brumeuse et pluvieuse. C'est enfin et surtout une plongée bouleversante dans l'âme tourmentée d'un homme qui ne sait plus comment vivre et va finir par en mourir. Un livre qui se lit comme on écoute un blues, dans lequel Pagan rend hommage au roman américain des origines.