Noir, social, anticipation, policier. Le dernier jour des fauves cumule tous ces genres dont on affuble le polar, sauf un qui n'est pas usité : celui de politique. Peut-être cet adjectif fait-il peur ou n'est pas vendeur si l'on associe au mot roman ? Pourtant, de nombreux auteurs classés comme spécialistes du "noir" s'y sont investi. Parmi les plus récents on peut citer Frederic Paulin notamment avec "La nuit tombée sur nos âmes", la trilogie de Thomas Bronnec (Les Initiés, En pays conquis, La meute) ou celle de Marc Dugain (L'emprise, Quinquennat, Ultime partie). Ces livres ont pour particularité de franchir le pallier un peu fourre-tout du simple "social" en fouillant plus profondément les arcanes du système, en dévoilant la face la plus sombre des coulisses du monde politique, économique et répressif. Heureusement pour nous et afin de ne pas plonger dans le plus profond pessimisme, ils mêlent toujours la fiction à une base documentaire solide.
Le dernier jour des fauves s'inscrit dans la continuité de "Le Bloc". Dix ans auparavant, celui-ci explorait le milieu de l'extrême droite française. On y retrouve d'ailleurs quelques acteurs. S'y ajoutent de nouveaux personnages dont le lecteur fera facilement le rapprochement avec des personnalités existantes. Le contexte dans lequel se déroule le roman est également en phase avec celui d'aujourd'hui : pandémie, confinement, sécheresse, manifestations voire émeutes. Le trait y est juste un peu plus accentué avec une crise encore plus grave et la présence accrue de militaires dans l'exercice du pouvoir.
Jérôme LEROY n'en oublie pas pour autant les intrigues romanesques : histoires d'amour et d'amitiés indispensables à l'équilibre des humains, paternité, émotions, le tout parsemé de références littéraires. Un pied dans l'irréel, un pied sur terre. Au lecteur de vérifier si le coeur lui en dit. Il n'y a peut-être pas de village ultra sécurisé privatisé pour les plus riches, gardé par des vigiles armés, dans le Berry - ou il est bien dissimulé, mais il y a par contre bien une librairie rue Porte Mutin à Saint-Amand-Montrond.
Notice de l'éditeur
Nathalie Séchard, celle qui incarna l’espoir de renouveau à la tête de l’État, a décidé de jeter l’éponge et de ne pas briguer un second mandat. La succession présidentielle est ouverte. Au sein du gouvernement commence alors un jeu sans pitié. Dans une France épuisée par deux ans de combats contre la pandémie, les antivaxs manifestent, les forces de police font appliquer un confinement drastique, les émeutes se multiplient. Le chaos s’installe. Et Clio, vingt ans, normalienne d’ultragauche, fille d’un prétendant à la présidence, devient une cible...
Maître incontesté du genre, Jérôme Leroy nous offre avec ce roman noir la plus brillante et la plus percutante des fictions politiques. De secrets en assassinats, il nous raconte les rouages de l’implacable machine du pouvoir.