Voyage dans l'Amérique profonde.
Si. Elle existe toujours. Elle est toujours là, semblable à tous ces clichés des États-Unis qui nous parviennent et qui en fait n'en sont pas. Des paumés, des alcooliques dans des maisons et des mobiles home déglingués, des couples à la dérive et des prêtres défroqués se croisent, se font et de défont dans une atmosphère poisseuse, qu'il fasse une chaleur étouffante ou un froid glacial.
C'est dans cet environnement que nous suivons l'histoire tourmentée de "Tuesday" Andy Price et de sa compagne Linda, unis parfois pour le meilleur et souvent pour le pire. La vie de "Tu" est passée au crible, et les introspections y sont nombreuses.
Alors, roman noir ? Oui, mais pas véritablement au sens polar du terme. Même si le mystère sur la mort du meilleur ami de Tu est gravé en filigrane tout au long, c'est le noir de l'existence quotidienne de ces laissés pour compte de l'Amérique moderne qui occupe le sujet principal. Heureusement, des raies de lumière transpercent de temps en temps ces vies austères et sombres.
La force des Os de la vérité réside dans son écriture, avec son style direct, riche et non dénué d'humour. Il y a un peu d'Erskine CALDWELL ici. Les paysans pauvres sont devenus des paumés vivant entre deux chèques de l'aide sociale de petits boulots, leur avenir se limitant au lendemain et leurs épopées aux courses au chef lieu de comté.
Notice de l'éditeur
Tuesday Price est un petit malin, un ivrogne et un raté. Seule sa femme Linda se souvient d’un homme meilleur et plus intelligent, et elle désespère de le retrouver. Quand Tuesday sympathise avec un ancien du Viêtnam qui passe ses journées assis avec une glacière remplie de bières dans une épave de pickup, Linda le quitte. Tuesday n’a plus pour compagnon que ce nouvel ami dont on finit par découvrir le corps, et on soupçonne Tuesday. Tenaillé par le regret, le quotidien de Tuesday se détériore jusqu’à ce qu’il doive exhumer son passé sordide pour parvenir à un avenir digne de ce nom. Mais pour ce passé où meurtre, dissimulation et excès sont inextricablement liés, la seule punition qu’il ait eu à payer, c’est lui-même qui se l’est infligée. Afin de recouvrer tout ce qui a été perdu, il revient à sa maison d’enfance abandonnée et, marteau en main, il restaure le bâtiment affaissé, rassemble les éléments d’une histoire fort différente de celle à laquelle il avait cru, tout en découvrant un avenir qu’il était loin d’avoir imaginé.