Sarah Jane fait partie de ces romans inclassables, hors du temps. Sarah Jane, ancienne militaire devenue shérif après quelques épisodes mouvementés ne coche aucune case. Ni légaliste, ni marginale, violente parfois par nécessité mais aussi ultra sensible et non dénuée d'empathie.
C'est sa vie bousculée qui est contée ici, vie passée au milieu de bourgades affublées d'un nom car elles devaient en avoir un mais qui auraient aussi bien pu s'appeler du nom du bourg voisin. Seuls les hommes ne sont pas interchangeables dans ce pays aux modes de vie si éloignés des nôtres. Pour un français, comment imaginer qu'une invitation à déjeuner dans une perspective amoureuse se traduise par un repas composé d'un sandwich club pour l'un, d'un sandwich au fromage fondu pour l'autre, avec du café pour boisson ?
Mais James SALLIS sait introduire de la poésie dans chaque scène. Le tout avec sa belle écriture imprégnée, comme le dit Jean-Bernard POUY dans la préface "d'un humanisme qui ne dit pas son nom en dépeignant des gens n'ayant plus beaucoup de perspectives et encore moins d'ambition".
Notice de l'éditeur
Surnommée « Mignonne », ce qui ne lui va pas comme un gant, Sarah Jane Pullman a déjà trop vécu pour son jeune âge : famille dysfonctionnelle, fugue à l’adolescence, crimes, petits boulots dans des fast-food… on se demande comment elle parvient à redresser la barre. Elle y arrive et, à sa grande surprise, est engagée comme agent au poste de police de la petite ville de Farr. Lorsque le shérif titulaire disparaît, c’est elle qui prend sa place. Mais Sarah Jane ne se satisfait pas de la situation. Cet homme, Cal, était son mentor, son appui, et elle ne peut accepter qu’il se soit évanoui dans la nature. Elle va découvrir des choses qu’elle ne soupçonnait pas…
Grand Prix de Littérature policière pour Le tueur se meurt, James Sallis s’est fait connaître du grand public pour son livre Drive.