Même les meilleurs enquêteurs comme Avraham Avraham peuvent éprouver de la lassitude dans leur métier. Aspirer sortir de la routine, surtout si celle-ci se compose de la somme des misères humaines.
Avraham Avraham poursuit ici son introspection de la société israélienne et de ses dérives, en tout point semblables à celles des autres pays occidentaux. Contrairement à de nombreux romans se déroulant en Israël, les conflits avec les palestiniens et avec d'autres pays limitrophes sont rarement évoqués, même s'ils sont toujours présents en toile de fond. Dror MISHANI les aborde sous un autre angle, toujours avec son regard humaniste, en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants.
Avraham Avraham ne gère pas sa carrière. Il souhaite effectuer d'autres tâches, investir d'autres terrains d'investigations mais sans pour cela abandonner ses enquêtes en cours, au risque de se mettre à mal avec sa hiérarchie. Il y arrivera un peu ici, dépassant à la marge son rôle de simple enquêteur. Peut-être y parviendra-t-il pleinement dans le prochain opus ?
Les romans de Dror MISHANI ne laissent jamais indifférent. Des critiques littéraires donnent à Avraham Avraham le nom de "Maigret "israélien. C'est vrai par certains aspects (l'auteur fait par ailleurs quelques clins d'oeil à l'oeuvre de SIMENON). L'observation, la compréhension et l'écoute des victimes et des présumés coupables remplacent le revolver et les menottes. Cependant notre commissaire possède bien une identité qui lui est propre, reconnaissable et bien spécifique dans le monde du polar.
Notice de l'éditeur
À bientôt quarante-quatre ans, récemment marié et promu commissaire à Holon, Avraham est las d’enquêter sur des crimes domestiques dont la résolution ne rend service à personne. Il rêve de missions plus importantes. Aussi le jour où deux affaires se présentent simultanément délègue-t-il la plus banale — un nouveau-né découvert dans un sac plastique à proximité de l’hôpital — à une collaboratrice. C’est la disparition d’un touriste signalée par le directeur d’un hôtel du front de mer qui retient son attention. L’homme, détenteur d’un passeport suisse, a également un passeport israélien mais aussi d’autres identités. Quand on le retrouve noyé sur la plage, l’implication du Mossad commence à se profiler. Tout porte Avraham à croire qu’il tient enfin sa « grande » enquête. En réalité c’est un terrible cas de conscience qui l’attend.