Au travers de l'itinéraire d'un couple rennais, elle anarchiste libertaire dans la mouvance black-bloc, lui militant trotskyste en rupture, Frédéric PAULIN fait vivre les évènements qui secouèrent la ville de Gênes lors du sommet du G8 en juillet 2001.
Lors de chaque sommet (G7 puis G8, aujourd'hui G20), des manifestations de protestation ont lieu. C'est à la fin des années 1990 et au début des années 2000 que celles-ci rassemblèrent le plus de monde, jusqu'à plus de 400 000 personnes à Gênes. Cela coïncide avec la naissance d'un véritable mouvement altermondialiste structuré, capable d'organiser des contre-sommets réunissant à chaque fois des milliers d'opposants à la politique capitaliste prônée par les chefs d'état des grandes nations.
Comme pour sa trilogie sur les relations entre les états et le terrorisme (La guerre est une ruse, Prémices de la chute, La fabrique de la terreur), La Nuit tombée sur nos âmes a fait l'objet d'une recherche documentaire approfondie. A la manière de John REED dans "Dix jours qui ébranlèrent le monde", ouvrage sur la révolution d'octobre en Russie, Frédéric PAULIN, sous une forme romancée, aborde jour par jour le déroulé du sommet de Gênes sous des angles différents : les militants pacifiques, les black-bloc, la police et les carabiniers italiens, les journalistes, les services de renseignements, les chefs d'état. Au regard des évènements tragiques qui ont eu lieu, la mort d'un manifestant, les nombreux blessés, Frédéric PAULIN, lui-même présent dans les manifestations à Gênes, prend clairement position pour dénoncer la violence de la répression qui s'est abattue sur les opposants au sommet. Dans une Italie sous l'emprise de Berlusconi, avec un gouvernement, une armée et une police abritant des néo-fascistes déclarés, l'issue de ces journées, en partie prévisible, dépassa la simple répression, débouchant sur des tortures et d'autres nombreuses exactions.
Vite tombées dans l'oubli suite aux attentats du 11 septembre, La Nuit tombée sur nos âmes permet de revenir sur ces journées tragiques dont peu de coupables ont été sanctionnés.
Vingt ans après, Frédéric PAULIN nous rappelle, avec force, que la peste brune n'attend que la moindre occasion pour détruire toute forme d'opposition et de liberté ; que les convergences entre les politiques prônant l'ultra libéralisme économique et l'extrême-droite sont toujours d'actualité, intrinsèquement indissociables.
Notice de l'éditeur :
Gênes, juillet 2001.
Les chefs d’État des huit pays les plus riches de la planète se retrouvent lors du G8. Face à eux, en marge du sommet, 500 000 personnes se sont rassemblées pour refuser l’ordre mondial qui doit se dessiner à l’abri des grilles de la zone rouge. Parmi les contestataires, Wag et Nathalie sont venus de France grossir les rangs du mouvement altermondialiste. Militants d’extrême-gauche, ils ont l’habitude des manifs houleuses et se croient prêts à affronter les forces de l’ordre. Mais la répression policière qui va se déchaîner pendant trois jours dans les rues de la Superbe est d’une brutalité inédite, attisée en coulisses par les manipulations du pouvoir italien. Et de certains responsables français qui jouent aux apprentis-sorciers. Entre les journalistes encombrants, les manœuvres de deux agents de la DST, et leurs propres tiraillements, Wag et Nathalie vont se perdre dans un maelstrom de violence. Il y aura des affrontements, des tabassages, des actes de torture, des trahisons et tant de vies brisées qui ne marqueront jamais l’Histoire. Qui se souvient de l’école Diaz ? Qui se souvient de la caserne de Bolzaneto ? Qui se souvient encore de Carlo Giuliani ? De ces journées où ils auront vu l’innocence et la jeunesse anéanties dans le silence, ils reviendront à jamais transformés. Comme la plupart des militants qui tentèrent, à Gênes, de s’opposer à une forme sauvage de capitalisme.