Beaucoup de blessures sont ici mortelles, même si l'amour donne parfois le regain de force pour s'en sortir ou sauver ceux que l'on aime. Mais dans cette Amérique ultra-violente, les histoires d'amour s'achèvent souvent mal.
Dans ce recueil de nouvelles les conflits sont réglés à coups de feu, de couteau ou de batte de base-ball. Aucun répit : le braquage succède à la tentative d'exécution et précède un combat de chien à mort. Les personnages sont à l'avenant : jeunes voyous inexpérimentés, nettoyeurs des basses œuvres ou ex-taulards blancs tatoués aux couleurs de gangs nazillons. Nul endroit pour y échapper : des richissimes quartiers des mégalopoles au cœur du désert ou dans le bourg perdu au fond du Missouri l'un ne va pas sans l'autre. L'amour, qu'il soit de son conjoint, de son enfant, d'une connaissance, d'une rencontre de passage ou de son chien ne peut se dissocier de la violence brute.
Ces quinze nouvelles explorent avec un style percutant, sans être parfois dénué d'une touche d'humour, les différents scénarios - non exhaustifs - auxquels des hommes et des femmes, marginaux sous différents aspects, peuvent être confrontés.
Jordan HARPER nous accroche au passage à plusieurs de ses héros. En refermant L'amour et autres blessures, on aimerait en savoir plus sur Goth Mashburn l'homme de main, sur Green le nettoyeur ou sur Jackie, le propriétaire du Jackie's Blue. Il reste comme un goût de trop peu...
Notice de l'éditeur
Un homme fuyant sa tombe s’engouffre dans un maelstrom de balles et de flammes. Un “nettoyeur” de Hollywood découvre l’amour devant le cadavre d’une célébrité morte. Une femme pathologiquement obèse se rêve une nouvelle vie avec le voleur qui projette de cambrioler la bijouterie dans laquelle elle travaille...
Des ateliers de drogue minables dans les Ozarks aux combats de chiens de Detroit, en passant par les demeures luxueuses des stars de Los Angeles, Jordan Harper dépeint le petit peuple des ombres et des hors-la-loi. Les uns sont en cavale, poursuivis par la police ou un passé qui leur colle dangereusement aux basques. D’autres cherchent un semblant de paix et de stabilité, d’amour même, dans un monde fracassé où règnent une violence folle et un désespoir permanent. Tous sont abîmés, acculés, proches de leur point de rupture.
Dans le droit fil d’un Hubert Selby Jr. ou d’un Donald Ray Pollock, Jordan Harper livre avec L’Amour et autres blessures des nouvelles noires à la beauté crue. Vibrantes d’une énergie cinématographique, pathétiques et drôles, elles marquent les débuts inoubliables d’une nouvelle voix électrisante.