bleus blancs rougesLa France moderne de Giscard n’est pas reluisante. Derrière l’accordéon et les petits déjeuners à l’Elysée avec les éboueurs s’accumulent les manœuvres politico-financières. Les acteurs jouant dans cette cour (Giscard est surnommé le « Monarque ») s’empilent en différentes strates. S’y côtoient célébrités du cinéma et de la chanson, monde de la nuit avec ses tenanciers de bars et ses proxénètes, barbouzes du SAC, policiers, truands corses, ministres et deux jeunes flics nouvellement intégrés, l’un au RG, l’autre à l’antigang de Broussard. En face : les groupes terroristes issus de l’après mai 1968.

Mais qui infiltre qui ? La porosité entre ces composants fonctionne mieux que celle entre les différents services de la police qui se mènent une guerre concurrentielle impitoyable. Et tout ce monde se retrouve… dans les dernières boites à la mode.

Mêlant fiction et réalité, Bleus Blancs Rouges s’inscrit dans les trilogies passant au peigne fin des séquences de la vie politique, policière et sociale, dans la veine d’auteurs comme James Ellroy, Don Winslow (dont Benjamin DIERSTEIN se revendique) et plus proche des auteurs français, Frédéric Paulin. On retrouve d’ailleurs dans les premières pages le style d’écriture de James Ellroy, heureusement vite abandonné pour un style plus personnel, bien suffisant pour nous accrocher à la manière d’un bon thriller.

Benjamin DIERSTEIN sait ménager les effets et les rebondissements, tout en fournissant une abondante liste de références à la fin de l’ouvrage pour ceux qui souhaitent en savoir plus. Tout est là pour jeter un regard critique sur cette épisode giscardien bien trouble de tout point de vue. En attendant la parution du second volet fin septembre 2025.

Notice de l'éditeur

Printemps 1978 : les services français sont en alerte rouge face à la vague de terrorisme qui déferle sur l’Europe.
Marco Paolini et Jacquie Lienard, deux inspecteurs fraîchement sortis de l’école de police et que tout oppose, se retrouvent chargés de mettre la main sur un trafiquant d’armes formé par les Cubains et les Libyens et répondant au surnom de Geronimo. Traumatisé par la mort d’un collègue en mai 1968, le brigadier Jean-Louis Gourvennec participe à la traque en infiltrant un groupe gauchiste proche d’Action directe. Après des années d’exil en Afrique, le mercenaire Robert Vauthier revient en France pour régner sur la nuit parisienne avec l’appui des frères Zemour. Lui aussi croisera le chemin de Geronimo. Quatre destins qui vont traverser les années de plomb, les coups fourrés politiques et les secousses de la Françafrique.
Le premier tome d’une saga historique entre satire politique, roman noir et tragédie mondaine, dont les personnages secondaires ont pour nom Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Goldman, Jacques Mesrine, Jean-Bedel Bokassa, Alain Delon, Tany Zampa ou Omar Bongo.